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 L'éveil de la Mort - L. Collin

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Tinker

Tinker


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MessageSujet: L'éveil de la Mort - L. Collin   L'éveil de la Mort - L. Collin EmptyDim 2 Fév - 14:42

Hello !!

J'ai commencé ce roman il y a quelques années. Je pense le reprendre, je sais qu'il y a des choses à arranger mais des avis sur ce premier jet seraient les bienvenus Smile

Merci à vous qui prendrez le temps de le lire.
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MessageSujet: Re: L'éveil de la Mort - L. Collin   L'éveil de la Mort - L. Collin EmptyDim 2 Fév - 14:43

_1_

Vendredi 5 Décembre 2003, 20h02, Paris-Bonne Nouvelle. Une jeune fille typée asiatique se réveille sur l'une des banquette de la boîte de nuit où elle fait le ménage pour payer ses études. Elle jette un oeil à sa montre pour avoir l'heure puis s'étire. J'ai dormi tout l'après-midi! Mais pourquoi tonton ne m'a pas réveillée? Elle se lève en rejetant ses longs cheveux noirs sur ses épaules. C'est alors qu'elle sursaute au son fracassant de verre brisé. Elle se rend vers l'entrée comme pour être sûre que ça ne venait pas de là et non: c'est bien à l'extérieur. Elle prend le trousseau de clés attaché à sa ceinture et ouvre la porte métallique pour voir ce qu'il se passe. En réalité, il s'agit d'un accident de voiture, presqu'immédiatement suivi d'un autre,puis deux... Le problème est survenu à l'angle de l'impasse où la discothèque se situe. Après quelques secondes sans réaction, Luna court prendre le téléphone sans fil et compose le numéro des pompiers tout en retournant devant l'entrée.
_ Toutes les lignes de votre correspondant sont occupées.
_ Merde!

Elle raccroche et rappelle aussitôt. Le spectacle qui s'offre à elle est désastreux: une grosse voiture a défoncé la vitrine du bar en haut de l'impasse; la voiture de derrière a calé net, destabilisant la troisième qui lui est rentrée dedans, suivie d'une quatrième. Encore deux autres voitures, en essayant d'éviter les premières sont accidentées: l'une a percuté un véhicule à l'arrêt avant d'être à son tour  percutée par celles juste derrière elle. Un vrai carambolage! L'impasse est maintenant bouchée.
Le numéro est toujours occupé, Luna réitère à nouveau l'appel sans perdre une miette de ce qui se passe. Deux personnes sont sorties de leur voiture (la dernière) et prennent des photos; leur conversation parvient jusqu'à elle sans mal.
_ La vieille a dû clamser ya quelques heures, restons pas là!
Luna regarde les deux hommes partir à toutes jambes sans leur véhicule, plus que surprise. En effet, les passagers de la toute première voiture sont morts... Le conducteur qui avait câlé est un peu sonné, il a fauché une jeune femme qui traversait, sa jambe est bloquée sous l'une des roues. Les autres chauffards sont déjà en train de faire demi-tour pour quitter les lieux eux aussi. Y'a quand même de sacrés connards... La jeune fille renversée a repris conscience et commence à hurler de douleur. Sans chercher à comprendre qui hurle, le conducteur démarre sa voiture et... Luna hallucine! Il roule à nouveau sur la jeune femme qui cesse alors de crier. Luna se précipite vers elle pour prendre son pouls: son coeur ne bat plus. Tout à coup, une personne se jette d'un immeuble en face. Une chute de quatre étages et... Luna détourne les yeux. Comme pour fuir la folie qui l'entoure, la jeune fille retourne dans la boîte, s'y enfermant à double tour. S'appuyant contre la porte, elle respire un bon ocup, reprend le téléphone pour appeler chez elle, sans savoir pourquoi. Occupé. C'est pas vrai!! Elle se déplace vers le bar, passe derrière le comptoir, repose le téléphone sur le chargeur, attrape sa veste en jean et retourne à l'entrée. Elle rouvre la porte, sort, jette un coup d'oeil du côté de l'accident: les secours ne sont évidemment pas là, il n'y a même pas un hurlement de sirènes au loin. Paris est une ville mouvementée mais pas au point de mobiliser tous les pompiers de toutes les casernes! Quoiqu'en y repensant, dans la journée elle avait souvent entendu les sirènes... Bref, elle verrouille la porte et passe sur le trottoir d'en face pour se rendre au métro Strasbourg-St Denis un peu plus bas sur le Grand Boulevard. Elle passe devant un autre bar et quelques boutiques avant de se topper net. Elle s'en veut de partir sans attendre la police et leur faire part de ce qu'elle a vu mais ravale vite ce sentiment de culpabilité pour céder la place à une sorte de malaise. Elle n'y avait pas prêté attention, sans doute encore dans les brumes du sommeil, mais plusieurs voitures sont arrêtées en plein milieu des rues, abandonnées. Les commerces devant lesquels elle est passée ne sont pas fermés et pourtant personne ne s'y trouve! Son instinct lui dit que quelque chose ne tourne pas rond! Maintenant qu'elle y pense, c'est à peu près le genre de discours qu'avait tenu sa meilleure amie, Daphnée, lorsqu'elle lui avait téléphoné vers 10h ce matin: la plupart des profs âgés de la fac semblaient avoir été comme foudroyés par une crise cardiaque les uns après les autres et "il n'y a que des dinosaures ici alors autant dire que ça fait beaucoup! D'ailleurs tu devrais être contente, ta prof préférée y ets passé en plein cours de biologie!" avait-elle ajouté ironiquement. Luna avait été choquée par la simplicité de Daphnée pour annoncer la nouvelle. Elle n'appréciait pas le moins du monde Madame Fary, qui l'avait pris en grippe dès sa première année de fac de médecine mais pas au point de souhaiter sa mort! Elle avait même demandé à son amie si elle se rendait compte de ce qu'elle disait et avait eu pour seule réponse qu'en étant accro au ciné d'horreur, elle avait l'habitude de voir des sâles trucs (sauf que là c'était réel) et pour une fois que quelque chose se produisait, elle comptait bien mener l'enquête, trouver qui en avait voulu assez aux profs pour les empoisonner ou si les extra terrestres étaient dans la sauce, et en faire un scénario si c'était intéressant. Après quoi elles avaient écourté leur conversation: son oncle l'appelait sur le fixe de la boîte. Elle avait mis de côté cette affreuse histoire jusqu'à cet instant précis. Et les secours qui ne venaient pas et dont toutes les lignes étaient indisponibles...
Elle reprend son chemin, accélérant le pas et sort son portable pour appeler Daphnée. Pas de réseau. Surprise, elle éteint son portable qui déconne souvent, le rallume et retente: même résultat. Elle le fourre dans sa poche, énervée. Il ne lui faut pas plus de trois minutes pour arriver à la gare. Personen aux guichets lorsqu'elle passe et sur les écrans d'information elle voit avec stupéfaction que tous les traffics sont perturbés en raison de problèmes techniques et agressions de chauffeurs, blablabla. Elle passe tout de même les tourniquets et descend les escaliers pour atteindre le quai en direction de pont de Sèvres. Mais en haut des marches, la vue d'un vieux clochard allongé par terre, les mains crispées, la coupe dans son élan. Il pue l'alcool, le vomi et... La merde. Il est clair qu'il doit être mort. Ses yeux sont révulsés, sa peau striée de marques vertes et violettes... Prise de nausée, Luna s'apprête à faire demi-tour lorsqu'elle perçoit un léger soubressaut de la part de l'individu.


Dernière édition par Tinker le Dim 2 Fév - 14:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'éveil de la Mort - L. Collin   L'éveil de la Mort - L. Collin EmptyDim 2 Fév - 14:51

_2_

Après un début de matinée mouvementé à la fac de Jussieu, Daphnée décida de se rendre à Châtelet pour acheter des k7 vierges pour son camescope: il ne lui en reste qu'une dans son sac à dos et celle dans la machine, sur laquelle elle a filmé l'université, les élèves... après la mort de plusieurs professeurs. Vers 10h tout le monde avait été congédié, mais elle avait continué à discuter avec son ami Medhi et chercher à savoir qui était mort. Elle avait aussi appelé sa meilleure amie Luna. Une demie-heure plus tard, Medhi avait décidé de rendre visite à un pote qui bossait à l'hôpital, il devait la prévenir s'il y avait du nouveau.
Son métro mis pas mal de temps à arriver en raison de retards inexpliqués et curieusement, enfin peut-être pas après tout, la quai était presque désert. Beaucoup d'élèves sont retournés dans leurs chambres ou encore partis boire un pot quelque part. Beaucoup n'ont également pas autant attendu qu'elle avant de quitter les lieux.
Assise sur un strapontin à l'extrémité d'un wagon double, elle regarde le quai défiler par la vitre jusqu'à ce que le train s'enfonce dans le tunnel. Son téléphone vibre, le nom affiché est celui de Franck. Elle décide de ne pas lui répondre, ça lui apprendra à ne donenr signe de vie que tous les trois mois! Et de toute façon, elle ne va bientôt plus capter. Trois minutes s'écoulent tranquillement mis à part quatre jeunes métalleux (plutôt trois car le dernier, d'une corpulence importance, dort la bouche ouverte) parlant fort, rôtant grassement entre deux gorgées de bière. Des cadavres de canettes trainent à leurs pieds, roulant sous les sièges. Ils commencent bien leur journée eux aussi! Elle arrive à la station Sully Morland. Une femme d'une soixantaine d'années pénètre dans le wagon; ridée, la bouche pincée, style bon chic-bon genre, elle tire par le bras une fillette d'environ 11ans, .
_ Arrête de faire cette tête! Elle l'entraine vers les banquettes et elles s'asseyent. Tiens-toi droite! Et paf, un coup sur la tête.
Pas comode la vioc. Une femme habillée hyper sexy dans son haut décolleté et jean serré fait son apparition, une poitrine à faire saliver n'importe quel mec! Elle traverse la partie du wagon où Daphnée se trouve, ignorée par les jeunes, et finalement passe la porte donnant à l'autre côté en laissant la porte ouverte. Un jeune homme arrive avec un vague boxer tout penaud. Il se dirige vers les banquettes mais se fait vite rembarrer par la mégère qui prétexte que son chien n'a pas de muselière, sans broncher il quitte juste à temps le wagon pour se faufiler dans un autre. Si ça avait été moi, elle aurait pu courir! Les portes se referment et le métro reprend sa route. C'est alors qu'une idée lui vient en tête. Elle ouvre son 3/4 en sky et dégage son camescope de sous son bras (il est assez petit pour qu'elle le porte comme un holster) et commence à filmer et commenter tous ceux qui se trouvent avec elle comme s'il s'agissait d'un film. Il est 11h39 et nous avons donc: la vieille peau, la petite, un prêtre (la trentaine bien entamée), un homme en costume (la soixantaine), une femme BCBG, un vieil arabe barbu qui parle tout seul, une canne à la main qu'il agite de temps à autre, et quatre métalleux. Elle s'arrête un peu plus sur eux au cas où il y en aurait un de mignon: elle adore ce type de mecs, bien que ceux-ci n'aient pas l'air très distingués. Le plus jeune, aux cheveux longs et blonds fixe quelque chose ou quelq'un... Sûrement l'écclésiastique. Mais pas de chance, même s'ils sont dans ses âges et que deux ne sont pas mal du tout, aucun n'est à son goût.
Plus loin, dans l'autre partie, elle aperçoit seulement deux femmes enceintes mais sait qu'il y a aussi la starlette et certainement d'autres passagers. Elle tourne son outil de travail vers elle pour se filmer et... CHHHHHHHHHHHHIIIINNNNNNNNNNNGGGGGGGGGG! Le train freine d'un seul coup et semble comme pris de spasmes pendant quelques secondes qui paraissent une éternité. Elle a eu tout juste le temps de se rattrapper à la rampe d'une main pour ne pas s'étaler par terre et tombe à genoux. Les autres n'ont semble-t-il pas eu autant de réflexe: lorsque le métro finit par se stopper, elle les voit tous se ramasser tant bien que mal. La vioc cherche son sac à main, se souciant guère de la petite qui frotte son genou douloureux; le prêtre s'inquiète pour tout le monde; les métalleux râlent, surtout celui qui a été réveillé.
_ Putain!! C'est quoi c'merdier?!
Biensûr, personne ne répondre à cette voix venant de l'autre côté du wagon. En se levant, Daphnée peut désormais voir une autre personne là-bas: un grand black avec des grosses nattes lui arrivant au menton; il a vraiment une sâle gueule et un look de racaille que la jeune fille ne supporte pas.Elle ne peut d'ailleurs pas s'empêcher de grimacer à sa vue.
Les métalleux se sont rassis comem si de rien n'était tandis que le prêtre s'approche de la jeune cinéphile.
_ Vous ne vous êtes pas blessée?
_ Non, ça va.
_ Bien.

Puis il part dans l'autre compartiment. Daphnée se remet sur le strapontin et vérifie son camescope: il tourne toujours. Elle le met en mode lecture et revient en arrière pour couper juste après sa chute et repasse en mode enregistrement pour filmer ce qui se passe quelques instants, toujours en commentant. Au bout de deux minutes, le vieux barbu s'impatiente.
_ Ils pourraient tout de même expliquer ce qui se passe!
Daphnée éteint son camescope, le range sous sa veste et s'approche des autres personnes. Par terre elle ramasse un bracelet de perles et le tend à la petite.
_ C'est à toi?
_ Oui, merci.
_ De...
_ Mademoiselle, merci mademoiselle on dit!,
s'indigne la vieille emmerdeuse.
_ Merci mademoiselle.
_ De rien ma puce.

Le prêtre tente maintenant de calmer le vieux barbu qui s'excite dans sa langue, hurlant presque et empêchant le gros de se rendormir. Ce dernier se lève d'un bon et se tourne vers eux d'un air mauvais, on dirait un rottweiler énervé.
_ Tu vas la fermer ta gueule?!!
Ce n'était destiné qu'au vieillard mais même ses potes ont cessé de parler! Il soupire un bon coup et se réinstalle sur sa banquette pour roupiller. Y'en a qui perdent pas le nord! La marâtre, s'adressant à elle-même, n'en revient pas d'être coincée dans les transports en commun avec de pareils malautrus; le vieux se rassoit dans son coin, bougonnant dans sa barbe et le prêtre retourne de l'autre côté à la fois choqué et soulagé. Daphnée décide de le suivre et découvre ainsi les autres passagers: trois black sortis d'une cité, l'un d'eux regarde on ne sait quoi par les fenêtres, les deux autres entourent la bomba de toute à l'heure: sans doute une hispano, adepte de la chirurgie esthétique, la vingtaine touchant à sa fin. Elle parait assez ennuyée par les deux énergumènes qui tentent de la tripoter. Les deux femmes enceintes, une blonde et une brune discutent calmement avec le prêtre qui tente de rassurer la seconde, rouge comme une pivoine. le choc l'a bouleversée mais pas blessée. Une gamine d'environ 8ans est assise avec eux. Daphnée repense alors à l'homme en costume, sûrment un cadre, et se tourne vers lui : il ets toujours assis à sa place et lit son journal. Tout le monde semble prêt à attendre sagement. Mais si le conducteur avait fait une crise cardiaque comme les profs?
_ Quoi? Daphnée ne s'est pas rendue compte qu'elle avait parler à haute voix et ne se doute pas que le grand métalleux avec des tresses s'adresse à elle. Hé, la brunette! J'te parle!
_ Qu'est-ce qu'il y a?
_ Tu crois qu'il est mort le conducteur?
Comme si tous l'avaient entendue mis à part les deux blacks trop occupés à vouloir se tirer la fille, ils attendent une réponse.
_ J'en sais rien.
_ Alors pourquoi t'as dit ça?
; lance le blond.
_ Parce que c'est possible. Beaucoup de profs de plus de 50ans sont morts de crise cardiaque à la fac ce matin alors... Et tu trouves ça normal que personne ne nous prévienne de c'qui s'passe? S'il y avait eu un accident ou un problème technique il aurait pu le faire, mais s'il est mort ou...
Personne ne relève sauf... La vieille!
_ Félicitations! Dire ça devant une enfant! Vous souhaitez nous faire peur?
Daphnée ne daigne même pas lui répondre et comme si elle possédait un instinct hors du commun elle se rasseoit, s'accrochant cette fois des deux mains à la rembarde et dit bien fort:
_ Je vous conseille de bien vous tenir!
Sans chercher à comprendre, la petite l'imite ainsi que la BCBG, le prêtre, les deux femmes enceintes, la gamine et la bomba, qui malgré les deux petits cons ne perd pas une miette de ce qui se passe.Les metalleux retournent à leur discussion sans lui prêter attention et... C'est le choc! Une violente secousse fait reculer le train, le propulse en même temps sur la gauche, le wagon se couche sur le côté: il a carrément déraillé et attéri là où le strains en provenance de Pont de Sèvres circulent. Quelques vitres se fissurent sous l'impact, tous ceux qui ne se tenaient pas se retrouvent éjectés de leurs sièges. Les quatre jeunes tombent les
uns sur les autres, ainsi que les blacks qui entrainent la bomba latina avec eux, l'homme
d'affaires heurte l'une des rembardes en fer et s'ouvre la tête, la vieille n'a rien: par chance elle était du côté gauche. Les lumières ont clignoté pendnat l'accident puis se sont éteintes; celles de secours sont maintenant allumées. Daphnée se trouvait à droite, elle doit maintenant faire une semi-acrobatie pour descendre en évitant les éclats de verre, ce qui n'est pas compliqué pour une adepte de GRS comme elle.
Une fois de plus, le prêtre fait le tour pour s'assurer de l'état des passagers: l'homme d'affaires est mort. La barre en fer lui a défoncé le crâne. Alors qu'il fait en fait le constat, la petite se met à pleurer en appelant sa grand-mère. Lorsque Daphnée regarde, elle a tout juste le temps de la voir les yeux rivés vers le haut, les mains crispées comme des serres, prise de spasmes et bam! Elle tombe raide morte. Ni une ni deux, la jeune fille va prendre la petite par la main.
_ Viens. La gamine se met dans ses bras.
_ Elle était méchante mais j'voulais pas qu'elle meurt...
_ C'est pas ta faute.
Elle se penche vers elle. Comment tu t'appelles?
_ Emilie.
_ Moi, c'est Daphnée. On va sortir de là et je te ramènerais chez toi, d'accord?
_ Oui...
_ Tu ne t'aies pas fait mal?
_ Un peu au genou toute à l'heure mais ça va.
Sa robe pull s'arrête mi-cuisses, elle tend sa jambe pour montrer son bleu.
_ Tu peux marcher quand même?
_ Oui, oui.
Le ton monte de l'autre côté. Les trois femmes et la gamine changent d'ailleurs de compartiment, aidées par le prêtre.
_ Qu'est-ce que t'as dit la meuf? C'est l'un des blacks qui parle, immense, plein de percings, els cheveux décolorés. Sûrement la tête de son petit groupe.
_ Tu veux que j'te montre si j'suis une meuf? J'vais t'la mettre bien profond, tu vas vite changer d'avis sâle négro! Il s'agit là du plus vieux des métalleux, un brun aux cheveux très longs.
_ Ben vas-y, répète alors!
_ Mes enfants je vous en prie, ce n'est pas le moment...
_ On est pas de sgosses, le curton!
, réplique le blond.
_ J'ai dit: c'est encore un coup des bougnoules ça!
La suite se passe si vite que personne n'a le temps de réellement comprendre: le décoloré saute sur le brun, les deux autres sortent des flingues alors que les métalleux n'ont "que" des couteaux. Les deux chefs se tapent sur la gueule mais l'un des blacks tire sur le brun, le blessant au cou. Le blond lui saute dessus et le plante dans l'entre-jambes! Il hurle et lâche son arme pour se tenir les bourses. Une balle part dans le vide. Le brun se tient la gorge et s'élance sur le décoloré pour le faire tomber: ils s'écroulent tous les deux; le blanc ne se relèvera pas, maintenant l'autre au sol à cause de son poids. "Rott" et le grand aux tresses sautent sur le troisième black, le premier reçoit une balle dans le ventre et tombe à genoux pendant que le second arrive à le planter en plein torse. "Le malheureux" dirige son arme vers son agresseur et lorsque celui-ci lui renfonce son schlasse en plein coeur, il lui tire dessus à bout portant. Sous l'impact il est éjecté deux mètres plus loin. Le black tire une dernière balle pour l'abattre avant de tomber, mort. Le blond, trop occupé à regarder sa victime souffrir le martyr avant de crever dans une mare de sang, n'a pas vu le décoloré ramasser l'arme de son pote et se prend une balle dans le bras gauche. Il râle et se cache derrière une banquette. Par chance pour lui, son accolyte blessé au ventre n'est pas mort et avant de lâcher son dernier souffle il a récupéré l'arme du black qui lui a tiré dessus et vide le chargeur sur le décoloré lorsque celui-ci se lève pour en finir avec le blond.
Puis plus rien. Plus un bruit. Plus un mouvement. Sur le coup Daphnée se demande si le blond est mort aussi. Quels cons! On était assez dans la merde!
_ La barbu est mort aussi, balance l'hispano.
Daphnée le cherche du regard: il est dans un coin, raide comme la vieille... Crise cardiaque?Et un de plus... Une petite main tire sur sa veste: Emilie.
_ J'ai peur...
_ C'est fini, t'inquiètes.
_ Pourquoi ils ont fait ça?
_ Ils sont devenus fous.
_ Nous aussi on va devenir folles?
_ Non, aucun risque.

Du remue-ménage de l'autre côté: le blond s'avance vers leur compartiment, flingue à la main, un bras ballant. Toutes les filles le regardent, silencieuses.
_ Pourquoi vous m'regardez comme ça? La BCBG ne peut s'empêcher de lui répondre.
_ Pourquoi? Il la regarde, surpris qu'elle ose broncher.
_ Ouais. Pour...quoi?
_ Vous venez de vous entretuer alors que nous étions déjà dans une situation critique! A cause de vous un innocent est mort et vous demandez pourquoi?
_ Oh, ça va! C'est pas moi qui l'ai tué ton curton, j'avais pas de flingue!
Dans la cohue, Daphnée n'avait pas remarqué que le prêtre avait reçu la balle perdue, il s'était assis et n'avait plus bougé. Merde!
_ La faute à qui? Vous êtes un assassin! Elle commence à devenir hystéro et s'approche de lui. Quand la police viendra, je leur dirais tout, vous finirez en prison, sâle petit facho! Vous allez... Il lui tire une balle en pleine tête.
_ Oh mon Dieu...
Les femmes enceintes retiennent leurs cris sous leurs mains portées à leur bouche, la gamine s'évanouit, Daphnée met instinctivement Emilie derrière elle, la bomba reste stoïque.
_ Bon, j'espère que les choses sont claires: me faites pas chier! Maintenant foutez-vous dans le fond. L'une des futures mamans ayant du mal à se déplacer, il s'impatiente. Et qu'ça saute! La bomba s'empresse de l'aider, Daphnée porte la gamine et les six filles s'installent à son opposé.
Au bout de cinq minutes Daphnée se lance:
_ On devrait mettre tous les corps de l'autre côté.
_ T'as dit quoi?
Son ton est si agressif qu'Emilie lui serre la main plus fort.
_ On devrait mettre tous les corps de l'autre côté.
_ Et pourquoi?
_ Pour les petites. Et... Ils vont bientôt puer.
_ Ouais. Bah fais-le! Tiens, la star du X, donne-lui un coup de mains.
L'hispano s'est reconnue.
Sans rien dire, les deux filles portent les corps dans le compartiment massacre, aidées par Emilie qui ne veut plus quitter Daphnée. Au passage, cette dernière en profite pour récupérer l'un des couteaux au sol, l'essuie sur l'un des morts et le cale dans son pantalon, contre son dos.
_ Tu vas faire quoi avec?, chuchote Emilie.
_ Je ne sais pas encore.
_ Pourquoi tu prends pas le pistolet?
_ Si l'autre ne l'a pas pris c'est qu'il y a plus de balle.
_ Ah d'accord...
_ Y'a de la fumée, indique la bomba latina.
_ Où?
_ Dehors. Un des wagons a dû prendre feu.
_ Vous foutez quoi là-bas?
, s'impatiente leur tortionnaire.
_ C'est bon, on a fini, le rassure l'hispano.
_ Revenez-là alors! Il faut qu'on parle.
Daphnée, Emilie et "Samantha" (c'est ainsi que la jeune cinéphile, ignorant son prénom, a décidé de l'appeler, en souvenir de Samantha Fox) repassent dans la partie "habitée" du wagon; la dernière prenant soin de pousser la porte qui sépare les deux compartiments pour la fermer.
Le blond a pris place sur l'une des banquettes. Il est devenu aussi blanc qu'un cachet d'aspirine.
_ L'une de vous s'y connait en médecine?
_ Non, répondent-elles unanimes,
le faisant grimacer.
_ Pff...
_ La balle est ressortie?,
l'interroge Daphnée.
_ Quelle importance?
_ Je saurais pas exactement t'expliquer mais c'est préférable. Et tu devrais faire un garrot pour perdre moins de sang.
_ J'croyais que personne ne s'y connaissait!
_ Je regarde la télé comme tout le monde.
Il la fixe un instant puis ôte sa veste
en cuir, son pull dont il déchire un bout pour faire ce que Daphnée lui a conseillé.
_ Ah putain!, lâche-t-il sous la douleur. Il m'a pas loupé, le salop!
_ Y'a le feu dans le tunnel,
lui apprend Samantha.
_ Et après? Tant qu'ça brûle pas ici. Bon, voilà... Il sort une cigarette, qu'il badigeonne de sang vu qu'il ne s'est pas essuyé les mains et se l'allume comme si de rien n'était. Puis s'adresse à Daphnée: T'avais pas un camescope toute à l'heure?
_ Si.
_ Filme alors. Filme moi!
_ Si tu veux
, dit-elle sans entrain alors qu'elle n'attendait que ça.
Elle sort donc son appareil et filme: d'abord le blond qui se présente sous le nom de Death et tient un discours apocalyptique version sataniste, puis l'état du wagon, les femmes avec elle, Emilie et l'autre gamine qui a repris connaissance, et pour finir: les morts. Ensuite, elle se rasseoit aux côtés de sa protégée.
_ Il va nous tuer aussi?
_ Mais non...

En fait, elle n'en sait rien mais n'allait pas le lui dire. Elle est assez paniquée comme ça.
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Tinker

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MessageSujet: Re: L'éveil de la Mort - L. Collin   L'éveil de la Mort - L. Collin EmptyDim 2 Fév - 14:53

_3_

L'espace d'un instant, Luna pense qu'elle a rêvé ce mouvement mais l'homme plit désormais l'une de ses mains.
_Monsieur?
Elle s'approche prudemment, se tenant à droite de l'individu. A sa grande surprise ses yeux reprennent leur place habituelle; ils sont vitreux et l'homme ne semble pas voir car, sans lui prêter attention, il se relève difficilement, chaque geste étant précédé d'un spasme. Maintenant qu'il bouge, une odeur de pourriture se dégage de son corps, de quoi vous retourner l'estomac! Luna l'observe sans trop savoir quoi penser de cet individu qu'elle croyait mort et qui maintenant se tient debout devant elle, de dos.
_ Vous m'entendez?
Toujours secoué de légères contractions spasmodiques, il se tourne vers elle. Oui, il ne tourne pas seulement la tête pour la voir, il fait un demi-tour sur lui-même avec un étrange sourire aux lèvres.
_ Monsieur?... Vous allez bien?...
L'homme ouvre une bouche déformée, son haleine est pire que fétide, son dentier se décroche et tombe au sol. Incapable de faire quoique ce soit, ni même réfléchir, Luna contemple avec horreur le spectacle qui s'offre à elle. L'homme laisse échapper un râle de sa gorge boursoufflée et avance vers elle, bras tendus. Ses gestes sont d'une lenteur extrême. Lorsqu'il agrippe sa veste en jean de ses doigts agités, Luna sort de sa torpeur et recule sur les marches en tirant sur sa manche. La main de l'homme glisse sur son poinget mais elle ne se défait pas de son emprise et il approche sa gueule déformée de son épaule.
_ Mais lâchez-moi!! Au secours!!!
De sa main libre elle tente de le faire lâcher prise mais sa force est énorme. Il serre d'ailleurs plus fort, lui coupant toute circulation sanguine au niveau du poignet. La jeune fille se met à pleurer et le frapper mais rien n'y fait! Le malade ouvre grand sa bouche et... lui mord le bras! Sans dents, la morsure ne transperce pas le tissu mais elle sent la pression violente de sa mâchoire. La douleur est bien là et si elle n'arrive pas à le repousser, il va finir par lui broyer l'épaule! Dans l'agitation, son pied dérape et elle tombe en arrière dans les escaliers, l'homme avec elle. Ils dévalent ainsi toutes les marches; la jeune fille les sent lui labourer le dos, le coccyx et les fesses mais au moins: le maniaque l'a lâchée! Pliée en quatre, elle se relève sans regard pour lui et décide de déguerpir au plus vite. Pour cela elle l'enjambe à toute vitesse et... Prise de vertige, tombe la tête la première par terre. Elle place rapidement ses bras devant son visage mais son menton heurte le sol. Pas assez violement pour causer de gros dégâts mais assez pour s'ouvrir. Elle secoue la tête, un peu sonnée, envoyant au passage quelques gouttes de sang au sol et commence à se relever. Une main se pose brusquement sur sa chaussure, lui arrachant un cri de surprise. Tournant la tête, elle voit son agresseur ramper vers elle en s'accrochant à son pied, l'empêchant de se mettre debout. Sa mâchoire claque comme s'il voulait à nouveau la mordre. Elle secoue frénétiquement sa jambe; une fois de plus il est bien accroché alors bang! Elle lui décoche un premier coup de talon en pleine face, suivi d'un deuxième, d'un troisième... Heureusement qu'il n'a pas tous ses esprits et n'attrappe pas sa jambe avec l'autre main! Elle finit par lui éclater la tête sans l'avoir réellement voulu. Tremblante, elle retire son pied de sa main de fer. Ses yeux restent fixés sur la masse inerte, attendant à tout instant qu'il se relève ENCORE. Des éclats d'os du crâne sont venus se collés sur sa bottine ainsi que du sang séché... Séché? Non, coagulé. Mais... C'est impossible! Luna n'est peut-être pas la première de sa classe mais elle sait qu'une personne doit être morte pour que le sang coagule. Alors oui elle a tué son agresseur mais le sang ne coagule pas en deux secondes! Sa tête devrait saigner. Elle lui a quand même défoncé la boîte crânienne! Oh, mon D... Son déjeuner remonte tout à coup à la surface et elle se penche sur le côté pour vomir. Des pas sur le quai résonnent. Sans chercher à savoir de qui il s'agit, elle se relève et quitte l'enceinte de la gare en titubant, choquée. Tout le monde est devenu fou pendant que j'dormais ou quoi? Au loin, elle entend des crissements de pneus, des coups de klaxon, des alarmes, des cris... Elle s'autorise une pause sous l'arc de triomphe minature et, faisant abstraction de ce qui l'entoure, sort des mouchoirs et une bouteille d'eau de son sac à pour nettoyer sa plaie au menton et se rincer la bouche. Dans la foulée, elle avale deux dolipranes pour son mal de tête puis range le tout et jette ce dont elle n'a plus besoin dans une poubelle. Finalement, son regard balaye les lieux: dans la rue d'en face, une voiture est arrêtée en plein milieu du passage, les portières avant sont grandes ouvertes; une autre est encastrée dans un mur, son chauffeur s'y trouve toujours, assomé ou mort. Quelqu'un, non deux personnes avancent d'ailleurs vers lui d'une
démarche bizarre. Un peu comme le maniaque. Derrière elle, vers le tabac, un bus est couché sur le côté, plusieurs voitures ont été laissées à l'abandon et une dizaine de personnes sont attroupées sur les lieux de l'accident. Quand est-ce arrivé? Des bruits de glissade sur la droite.. Un homme vient de dévaler la moitié de la petite rue en pente sur les fesses. Il se cogne contre une sorte de haie métallique qui borde la rue et ne semble pas en très bon état: ses vêtements sont déchirés, des plaies béantes couvrent ses bras, ses jambes, son ventre... Se relevant à l'aide de la rembarde, le jeune policier (vu ses vêtements) capte le regard inquiet de Luna.
_ Va... t'en.. loin, lâche-t-il.
Des gémissements, comme des plaintes, proviennent alors du haut de la pente. Trois personnes sont là, commençant à descendre d'un pas frénétique malgré leur lenteur.
_ C'est pas vrai... Luna s'approche du garçon. C'est eux qui vous ont fait ça? Je... Laissez-moi vous aider.
_ Non! Laisse...tomber...
, halète-t-il.
_ Mais je n'peux pas vous abandonner là! Il détache difficilement sa ceinture.
_ Je vais... te la...lancer...Mon arme... Il s'écarte pour prendre un peu d'élan et l'envoie. Ils suivent tous les deux de ses yeux la trajectoire de la ceinture qui retombe sur l'asphalte entre eux. Prend la...
_ Et vous?
Il semble avoir épuiser ses derniers forces dans ce geste.
_ ...foutu...regarde...crever...
La chair a été arrachée par endroit, dévoilant les os. Sans plus rien ajouter, il se laisse tomber par terre. Luna ramasse l'arme, bien qu'elle ne sâche pas s'en servir; à moins que ce soit aussi simple que les carabines de fêtes forraines. De toute façon, sur qui allait-elle tirer? La réponse lui vient rapidement mais entre le dire et le faire...
A l'instant où elle finit de serrer la ceinturon autour de sa taille, elle entend le flic hurler une dernière fois. Les trois maniaques se sont jetés sur lui, le clouant au sol et mordent son corps meurtri, arrachant des bouts de chair. La femme tire si fort sur son bras gauche, qu'elle lui arrache puis le porte à sa bouche comme s'il s'agissait d'une cuisse de poulet. Luna vomit à nouveau. Comme si ses oreilles devenaient tout à coup hyper sensibles, elle entend les bruits de mâchements et de déglution, et vomit encore. De la bile cette fois mais malgré sa gorge en feu, elle n'arrive pas à s'arrêter. Ses yeux embués de larmes l'empêchent heureusement de voir, cra à coup sûr elle en deviendrait folle! Et dire que le vieux de la gare avait cherché à faire la même chose avec elle! Mais depuis quand les gens étaient-ils cannibales? Elle avait déjà du mal à comprendre que l'on puisse manger des animaux... On lui avait dit un jour que si Caïn avait mangé son frère Abel au lieu de l'enterrer, l'homme serait cannibale. Quelqu'un aurait-il pu remonter dans le temps et changer...N'importe quoi! Pourquoi je pense à de strucs aussi débiles?
Respirant un bon coup, elle se relève tant bien que mal et perçoit des bruits de pas dans son dos. Quand elle se tourne pour voir, elle est prise de tournis et titube. Quelques personnes se sont détachées du groupe près du bus et s'avancent vers elle, la démarche saccadée. Elle ferme fort les yeux comme pour se dire qu'il faut qu'elle se réveille mais en les rouvrant rien n'a changé! Si ce n'est que l'un des maniaque près du policier beugle d'une voix sinistre en la fixant. Pas question de rester là et d'affronter ces tarés; elle part en sprintant dans la rue derrière elle. Les deux silouhettes qu'elle avait vu avancer vers la voiture ont pété la vitre et ont à moitié sorti le conducteur pour le... manger! L'un d'eux se tourne vers elle, il a encore des lambeaux de chair pendouillant à sa bouche. L'autre voiture! Luna y court: les clés sont encore dessus. Sauvée! Elle referme les portes avant, démarre et part en trombe, renverse l'un des fous et roule en direction de Porte de Clignancourt où elle habite, prenant le chemin en sens interdit. Plusieurs véhicules sont dans le décor, d'autres en travers de la route; il y a même des gens errant!, alors elle slalome, monte sur les trottoirs mais arrivée vers Gare de l'Est TOUT passage est infranchissable! Demi-tour. Pour aller où? Tous les grands axes doivent être bouchés! Il faudrait une moto... mais de toute façon, je sais pas conduire une moto! Elle arrête la voiture, prenant soin qu'aucun de ces maniaques ne soit dans les parages et verrouille toutes les portes. Réfléchis... La radio! Elle allume l'autoradio et cherche une station qui expliquerait ce qui se passe.
_ Sans doute un coup des terroristes.
_ Ils ont bon dos les musulmans.
_ Qui alors?
_ On n'est pas les states, ils nous auraient pas viser.
_ Qui parle de virus de toute façon?
_ Attends, tous les vieux font des crises cardiaques et se réveillent cannibales!

Impatiente, Luna change: elle veut de l'aide, pas des spéculations! Une autre station: Il faut prier mes enfants... Non! Une autre... On va tous crever!! C'est l'apocalypse!! Les morts se relèvent... Pas d'hystéro s'il vous plait. Au suivant! Prenez toutes les armes que vous trouverez, des provisions et restez chez vous. N'ouvrez à personne et... Attendez. Luna éteint, désespérée. Que voulait-elle? Qu'on lui dise de venir à tel endroit, qu'on allait s'occuper d'elle? Ce type disait de rester chez soi mais elle ne peut même pas aller chez elle! Chez des amis? Medhi! C'est lui le plus proche! En plus, il saura sûrement quoi faire. Elle redémarre la voiture et au même instant un cannibale se jette sur sa portière. Décidément ils aiment la surprendre. Le pied enfoncé sur l'accélérateur, elle le laisse sur place pour partir en direction de Barbès. Avec un peu de chance, Daphnée sera avec lui...
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MessageSujet: Re: L'éveil de la Mort - L. Collin   L'éveil de la Mort - L. Collin EmptyDim 2 Fév - 14:55

_4_

Une heure s'est écoulée depuis l'accident et rien ne s'est passé. Aucun secours n'est venu à la rescousse des accidentés de la rame de métro. Pourtant il y avait pas mal de pompiers à la fac et ce n'est pas si loin. Alors, ok c'est pas facile d'accès mais quand même! Daphnée a finit par savoir les prénoms des autres filles et même un peu plus: "Samantha" est en fait Carmen, une vraie bimbo dans le milieu de la mode, la blonde enceinte l'est de 6mois et se prénomme Amandine et la dernière, Naïma, l'est de 8mois et elles sont toutes les deux copines depuis des années. Elles allaient faire des amplettes aux Halles. La gamine est la nièce d'Amandine: Sophie et a 7ans.
Le feu, s'il s'agissait bien de ça, a apparement cessé mais un nouveau problème est survenu entre temps: de l'eau pénètre par les fissures. Personne ne sait à quel point la rame est innondée mais le liquide s'est glissé sous le wagon et il y au moins cinq centimètres d'eau à l'intérieur.
Daphnée est maintenant avec Carmen en équilibre sur les strapontins de droite (ceux en hauteur depuis l'accident) en train de tirer comme une forçonnée sur la poignée tandis que sa nouvelle copine tente de faire levié avec la canne du vieux pour ouvrir la porte, en vain.
_ Putain, fallait que les fenêtres qui s'ouvrent soient de l'autre côté, râle Carmen.
_ C'est la pression, cherche pas. On ne peut pas ouvrir.
_ Comment on fait pour décompresser?
_ Aucune idée.
_ Alors?!
, s'exclame Death, impatient.
_ C'est coincé, tu vois bien, lui répond Daphnée. Et tu peux pas pointer ton arme ailleurs, ça m'stresse!
_ Moi, c'est toi qui m'stresse!!
_ Tss... Bon, réfléchissons. Le pexyglace c'est comme du blindage alors ça ne sert à rien de vouloir le péter.
_ Donc faut décompresser.
_ Ouais... Doit bien y'avoir un truc quelque part...

Elles cherchent au-dessus de la porte. Tout à coup, des aboiements. Les secours? Tous tendent l'oreille, soulagés mais les sourires s'estompent  lorsque des cris de panique puis de terreur s'ensuivent, provenant du dernier wagon.
_ Qu'est-ce qui s'passe?, demande Naïma comme si les autres pouvaient savoir.
_ Daphnée !?, appelle la gamine, complètement angoissée.
_ Ca va aller...
_ Trouvez comment on ouvre cette putain d'porte!!,
hurle Death en se relevant. Il regarde en direction de l'autre wagon mais ne peut rien voir à travers les parois métalliques. Il commence à faire les cent pas pendant que les filles s'excitent sur les contours de la porte, trifouillent tout et n'importe quoi, s'écorchant les doigts dans la précipitation. Shhhhh...
_ T'as entendu?, demande Carmen.
_ Ouais, t'as touché quoi?
_ Je sais plus, plein de trucs!
_ Bon, on retente.
Elles refont les mêmes gestes.
_ Daphnée!! Daphnée!!
_ Emi...
_ Le prêtre!!
_ Quoi, le prêtre? Je..
_ Il est debout!!
_ Hein?!

De leur place, Carmen et Daphnée ne voient pas mais les quatre autres le peuvent: le prêtre se tient debout, le visage collé contre la vitre de la porte qui sépare les deux parties du wagon.
_ Alors le curton, t'as ressuscité?, lui lance Death mais il ne répond pas à la plaisanterie.
_ Regardez son visage, dit Amandine, horrifiée.
Une deuxième personne apparait: l'un des métalleux, puis un troisième: l'un des blacks.
_ C'est quoi c'bordel, putain!!? Pourquoi ils sont debout? Pourquoi mes potes sont debout??
Comme pour répondre à ses questions, ses potes et les autres ouvrent leurs bouches violacées pour laisser échapper un râle à vous glacer le sang. L'instant qui suit, ils se mettent tous à taper contre la porte et la vitre comme des automates. Emilie grimpe sur les sièges pour arriver à la hauteur de Daphnée, les femmes enceintes et la petite Sophie se cachent derrière les banquettes en criant, Death les pointe avec son arme qu'il dirige finalement vers les Daphnée et Carmen, et d'un trop calme:
_ Alors vous m'ouvrez cette porte ou je vous fous de l'autre côté?
Si tôt dit, si tôt fait, elles se remettent au boulot. En deux minutes elles sont rouges comme des pivoines, trempées de sueur et la porte cède enfin et elles parviennent à l'ouvrir assez pour qu'ils puissent passer, un par un. Essouflées elles font une pause en s'agrippant aux rembardes pour ne pas tomber.
_ Bien joué! Maintenant descendez. Elles obéissent sans broncher. Ecartez-vous. J'veux pas vous avoir dans les pattes pendant que j'monte, la première qui tente quoique ce soit, j'la flingue!
La gamine redescend avec l'aide de Daphnée et toutes les filles s'écartent de lui, s'approchant du coup des autres passagers, mais pas trop près quand même. Daphnée peut maintenant voir les... Elle n'ose pas croire que cela puisse être réel. Dans ses films préférés, on appelle ça des morts-vivants, des zombies. Les morts de toute à l'heure se sont relevés et maintenant ils ont ouvert la porte et agitent leurs bras dans l'ouverture. Fianlement, c'est heureux que le wagon se soit couché sinon ils seraient déjà là à les massacrer comme ça a dû être le cas dans le wagon d'où les cris de toute à l'heure provenaient. Instinctivement, elle sort son camescope et filme la scène, pendant que Death se fait la malle.
_ Pourquoi ils sont comme ça Daphnée? Je croyais qu'ils étaient morts. La jeune fille éteint son camescope et la regarde.
_ Ils sont... Je ne sais pas pourquoi ils font ça mais il ne faut pas les approcher. Ils sont devenus fous.
_ Pourquoi?
_ Aucune idée.
_ Toute à l'heure t'as dit que c'était comme dans ta fac.
_ Non, ça n'a rien à voir. Personne ne s'est... relevé à la fac.
_ C'est peut-être à cause de l'accident.
_ Sûrement. Allons nous rasseoir là-bas, j'aime pas les savoir proches de nous.
Elles sont toutes d'accord et la suivent.
_ Qu'est-ce qu'on va faire maintenant?, demande Amandine.
_ On va attendre que ce connard s'éloigne et on va sortir aussi.
_ Il faut vraiment qu'on attende? Il est 14h, mon mari doit être m... inquiet. Et l'eau risque de monter encore... Et s'il revient?
_ Pourquoi faire?
, lâche Carmen.
_ Tu crois qu'il va revenir?, s'inquiète Emilie au près de Daphnée.
_ Mais non. Les filles, on attend dix minutes et on s'arrache.
_ Je ne pourrais jamais me hisser là-haut avec mon ventre,
affirme Naïma.
_ Nous t'aiderons, la rassure Daphnée.
_ Impossible, j'ai déjà du mal à marcher. Vous n'aurez qu'à aller chercher les secours et j'attendrais ici.
_ Je reste avec toi
, dit Amandine. Daphnée, je vais te donner le numéro de portable de nos maris, tu pourras les prévenir?
_ Biensûr.
Elle a tout à coup l'impression qu'elles l'ont élue chef de groupe. Elle sort son portable et enregistre les numéros, puis le remet dans sa veste.
_ Tu pourras emmener Sophie?
_ Tata! J'veux rester avec toi!
_ Plus vite tu seras sortie, plus vite tu seras en sécurité. Et tonton croira plus à ce que Daphnée dit comme ça.
_ D'accord...

Les dix minutes défilent sans un mot, seuls les revenants ne respectent pas le calme apparent, s'excitant sans relâche sous l'oeil attentif des filles. Carmen reprend la parole la première.
_ Ils sont idiots. Ils n'escaladent pas.
_ Parle pas de malheur! C'est nous qui allons rester avec ces malades!
Daphnée regarde sa montre.
_ On peut y aller!
Elle se lève, immédiatement imitée par Carmen et Emilie, se dirige vars la sortie. Sophie fait un gros bisou à sa tante et leur emboîte le pas.
Perchée sur la carcasse du train, Daphnée éclaire les lieux avec la lampe de son camescope tout en filmant: triste vision mais au moins, pas de Death à l'horizon. Sur leur gauche, les deux derniers wagon sont également couchés. Sur la droite: impossible de passer. Leur métro a été percuté par un autre et tout est sans dessus-dessous, des fils électriques et des bouts de métal énormes ressortent ça et là. Mais le pire: l'eau. S'il n'y en a que cinq centimètres dans le wagon, il y en a pas loin d'un mètre tout autour.
_ La vache, t'as vu toute cette eau?, dit Carmen.
_ On est sous la Seine, doit y avoir un truc de pété à cause de l'accident. Ca me fait penser à Daylight... Bon, on ferait mieux de s'activer!
_ On passe par l'arrière?
_ Y'a pas vraiment le choix je crois. On doit pas être loin du quai de Sully. Faites gaffe où vous mettez les pieds les gamines.

En passant au-dessus des deux autres wagons, Daphnée ne jette même pas un regard curieux à l'intérieur: pas de survivants sinon ils auraient donné signe de vie en les entendant marcher sur la tôle.
Pas de problème pour descendre, juste un petit coup de pouce aux petites et pouf! Les voilà sur les rails, les pieds dans l'eau. Les enfants ont un peu de mal à se déplacer, d'autant plus que la flotte est glacée. Le quai apparait au bout de quelques minutes de marche et... Il est éclairé! Daphnée peut donc économiser un peu de batterie.
_ Tu lâches jamais ton camescope?
_ Non, c'est mon bébé.
Cela dit, elle l'éteint et le range sous sa veste.
_ J'y crois pas!, s'indigne Carmen. Y'a des gens sur le quai et personne n'est venu nous aider!
_ Attend!
Daphnée retient Carmen par le bras. Ils sont pas normaux.
_ On dirait des contaminés
, souffle Emilie.
_ Des...? Ah oui. Ils sont pas nombreux, on va les esquiver.
_ Erm, oui...
Daphnée n'est pas aussi sûre d'elle que Carmen, surtout à l'idée que ces contaminés pourraient réagir comme dans les films mais bon... Quand faut y aller, faut y aller! Elle prend le couteau dans sa main droite. Vous êtes prêtes à courir les filles?
_ Oui.

Chacune prend une des petites par la main et sans un mot de plus, elles montent les marches qui mènent au quai et s'élancent vers le passage qui mène aux escaliers. Carmen prend la tête, elles évitent un contaminé, deux, trois... Mais en tournant, la femme fatale n'a pas le temps d'éviter l'un d'eux derrière le mur et... Elle hurle au moment où sa partenaire d'action arrive à son niveau, et lâche Sophie.
_ Continuez!
Daphnée pousse Sophie à avancer devant elle, car elle n'a plus de main libre pour la tenir. Carmen parvient à se libérer et les suivre, mais le contaminé a gardé un bout de chair pris sur son bras entre les dents.
Il y a autant de contaminés dans les escalators (arrêtés d'ailleurs) que les escaliers : deux dans chaque. Daphnée s'arrête.
_ Merde! Elle a tout juste le temps de retenir Sophie qui allait continuer dans sa lancée. Donne la main à Emilie. On prend celui-ci. Et elles gravissent les marches de l'escalier le plus large. Le premier mort-vivant tend les bras vers elle. Passez à droite!, dit-elle en lâchant la main d'Emilie.
C'est quitte ou double mais comem elle pensait, le zombie reste fixé sur la première qu'il a vu: elle. Cinq secondes plus tard, elle arrive à sa hauteur, se baisse de justesse et évite de se faire attrapper pendant que les petites le dépassent sur le côté. Une fois derrière lui, daphnée lui balance un monumental coup de pied derrière les genoux pour le faire tomber, ce qui ne loupe pas.
_ Attention Carmen! Voyant le zombie dégringoler, elle se décale. Arrêtez-vous les filles! Pas besoin de leur dire, Emilie avait stoppé. Carmen les rejoint. Ca va aller?
_ Oui, oui. On continue!
_ Le deuxième est bien à droite, passe à gauche avec les petites, je retente mon coup.
_ OK. Allez, les gamines, on fonce!

Cette fois, la feinte ne marche pas aussi bien et lorsqu'elle se baisse, il la choppe par les cheveux avec son seul bras valide(l'autre a été arraché), la freinant en plein élan. Elle
glisse et tombe sur les fesses.
_ Daphnée!!!, hurle Emilie.
_ Carmen, emmène-les!!
_ Daphnée!!!
Carmen la tire par le bras et continue son chemin.
Pendant ce temps, Daphnée s'est dépêchée de faire un demi-tour sur elle-même pour tenir le zombie à distance avec ses jambes, en faisant attention qu'il ne s'écroule pas sur elle. Avec le couteau elle se dépêche de couper ses cheveux avant qu'il ne lui décolle la tête! C'est fou la force qu'il a! Elle finit juste au moment où, énervé, il tire d'un coup sec. Avant qu'il ne la réattaque , Daphnée déguerpit en vitesse et tourne directement sur sa gauche: elle siat que les tourniquets sont là, à quelques mètres. Repoussant violement une vieille contaminée qui lui barre la route, elle voit que le passage réservé aux poussettes est ouvert et le prend. Plus que quelques mètres et... Les filles sont au bas des marches de l'unique escalier de sortie. Il n'y a qu'un zombie sur celles-ci mais il ets en plein milieu et l'escalier n'est pas très large. Le coup de toute à l'heure ne fonctionnerait sûrment pas, il arriverait à attrapper l'une d'elles.
_ J'm'en charge!
Ni une ni deux, Daphnée se rue sur lui et tandis qu'elle s'occupe de lui, Carmen entraine les deux fillettes vers le haut des escaliers, vers la sortie!
Daphnée lui enfonce le couteau dans la boîte crânienne de toutes ses forces. C'est le moment de voir si la légende dit vrai! Et elle reste plantée là, à regarder le corps se détacher de l'arme pour n'être plus qu'une masse inerte sur les marches. Ouah! Elle est rapidement sortie de son éblouissement envers elle-même par des hurlements: Emilie l'appelle au secours, Sophie supplie Carmen de ne pas la laisser...
Elle les rejoint en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire et... Il y a au moins une vingtaine de non-morts, si ce n'ets plus! Carmen se débat avec d'eux d'entre eux qui ont attrappé Sophie alors qu'un troisième s'en prend à elle. Plus loin, Emilie continue de courir. C'est le chaos total: des voitures accidentées, des bouches à incendies défoncées, des vitrines de magasins explosées... C'est l'apocalypse.
_ Lâchez-la, bande de salops!! Lâchez-là!!
Un instant prise de panique, Daphnée reste clouée sur place, les supplications de la gamine qui se fait bouffer vivante lui resteront à jamais graver dans la mémoire. Lorsqu'elle sent une main se poser sur son épaule, elle part comme un flèche, sans se retourner. Elle évite les affamés et court vers Carmen en lui ordonnant:
_ C'est trop tard! Laisse tomber!
Effectivement, Sophie a cessé de crier... Arrivée à sa hauteur, elle l'aide à se débarasser du salopard qui la tient et elles rattrappent Emilie qui s'était arrêtée en entendant la voix de Daphnée.
_ On est sorties d'un merdier pour se foutre dans un autre!, déprime Carmen. Et la gamine, putain... Les larmes lui montent aux yeux.
_ Il faut qu'on se mette à l'abri.
_ Mais où?! T'as vu c'chantier!!?
_ Ils arrivent!!
, avertit Emilie, tremblante.
Sans avoir où aller, elles partent en courant.


Dernière édition par Tinker le Dim 2 Fév - 15:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'éveil de la Mort - L. Collin   L'éveil de la Mort - L. Collin EmptyDim 2 Fév - 14:56

_5_

Luna dû abandonner la voiture en chemin, la circulation étant impossible. Tout compte fait, l'animateur radio n'avait pas eu tort de dire que c'était l'apocalypse: des gens blessés courent dans les rues, d'autres sont calfeutrés chez eux -elle en a vu derrière les rideaux, d'autres encore en profitent pour dévaliser les boutiques; des alarmes hurlent par-ci par-là, il y a des éclats de verre partout, des traces de sang, des restes de vêtements ou de cadavres jonchés sur les murs et les sols... Des feux plus ou moins importants ont commencé à prendre; la lance à incendie d'un camion de pompiers a été lâchée en plein travail et a tout détruit sur son passage. Luna imagina alors les pmopiers tentant d'éteindre un feu et attaqués par des cannibales, laissant échapper le tuyau dont l'eau jaillissait avec une puissance fulgurante... Alors qu'elle regardait le désastre, elle avait été de nouveau surprise par trois individus en quête de chair fraîche, en les esquivant elle avait failli se tromper de chemin. Ensuite elle avait dû piquer un sprint pour ne pas se faire agrip^per par un de ces cannibales.
La voilà enfin arrivée au parking derrière la cité. Il suffit qu'elle le dépasse et l'immeuble de Medhi se trouve tout au fond sur la gauche, après le terrain de sport. Quelques secondes d'arrêt pour reprendre son souffle et c'est reparti. Le petit chemin qui longe le bâtiment est mal éclairé et elle trébuche sur quelque chose au sol. Décidément... Un petit vol plané et elle s'étale sur les graviers qui lui écorchent les mains et abîment son pantalon en jean. En souvenir du clochard, elle écarte illico presto ses jambes de la chose au sol avant de se relever, ce qui est encore plus douloureux que les fois précédentes. Elle ne voit rien mais ses genoux donnent l'impression d'enfler en moins de deux. La sublime Luna que tous les garçons reluquent à la piscine est désormais un hématome ambulant!
Plissant les yeux au maximum pour percevoir ce qui se trouve par terre: une fille, couchée sur le ventre. Peut-être est-elle juste inconsciente? Prudemment, elle la met sur le dos en la poussant avec ses pieds. Elle s'en veut d'agir de la sorte, cette fille est un être humain mais la peur est un sentiment plus fort que la culpabilité. Et... OH! Cette fois elle n'a qu'une remontée d'acide à la vue du visage... Non, de l'absence de visage de la victime. Les cannibales lui ont mangé la figure! Mais quel genre de maladie peut rendre les gens si inhumains? Des doigts manquent aussi à ses mains, elle a dû essayer de se défendre. La pauvre... Elle ne connait pas cette morte mais se met à pleurer, de vrais sanglots, ceux qui veulent dire qu'on n'en peut plus. Elle enfouit son visage dans ses mains abîmées par les évènements et se laisse aller. Mais pas longtemps, elle n'est pas à l'abri ici. Courage! Elle essuie ses larmes, file vers l'avant du bâtiment et observe les environs avant de s'engager dans la dernière ligne droite. Personne à proximité; sur le terrain de foot: une dizaine de cannibales, sur la route: cinq-six. Curieusement, aucun ne prête attention aux autres malades. Elle repart en marcahnt vite. En dépassant le bâtiment une des portes vitrées se brise, du coin de l'oeil elle voit un cannibale avancer difficilement à travers les débris. Une poussée d'adrénaline l'envahit, anesthésiant la douleur dans ses jambes et elle se lance dans un véritable marathon, évitant tous ceux se trouvant sur sa route.
Dans sa course désespérée, elle ne prend pas le temps d'observer les éventuels mouvements dans l'immeuble et se rue à l'intérieur, haletante. La loge du gardien est vide. Les escaliers? Ils doivent être par là... Elle appuye sur un minuteur et tous les néons du rez de chaussée s'allument les uns après les autres. Elle peut alors voir le chaos qui a submergé le bâtiment: la plupart des portes sont grandes ouvertes, encore et toujours du sang sur les murs, parfois il s'agit même de traces de mains... Medhi habite au premier, se rassure-t-elle. Pourvu qu'il soit encore là! Elle se décide donc à poursuivre sa quête et monte à l'étage en empruntant les escaliers. La lumière y étant toujours allumée, elle se dirige sans mal, elle n'a qu'à enjamber les quelques sacs abandonnés là. La porte de l'escalier du premier n'est pas fermée, elle écoute un instant: de la musique provenant d'un autre étage, c'est tout. Elle s'aventure alors dans le long couloir. Le couloir de la mort... Non, elle chasse cette pensée aussi vite qu'elle l'a vu surgir dans sa tête et avance, sur ses gardes en plein milieu. Elle se dit qu'ainsi elle pourra avoir une bonne vue sur les côtés et mieux esquiver si on l'agresse. De nombreuses portes sont restées ouvertes, certaines ont été défoncées. L'obscurité a élu domicile dans les appartements; c'est d'ailleurs pour ne pas attirer quiconque avec la lumière que cette fois elle n'enfonce pas son doigt sur l'interrupteur. Elle s'arrête tous les cinq pas, scrutant les ténèbres, tendant l'oreille à l'affût du moindre petit bruit. Rien d'autre que son coeur cognant contre sa poitrine.
La porte de medhi! Premier soulagement depuis qu'elle s'est réveillée à la discothèque. Elle frappe doucement. La porte a l'air toute cabossée. Pas de réponse.
_ Medhi? C'est Luna... Elle s'assure qu'il n'y ait personne dans le couloir et recommence, un peu plus fort. Medhi? C'est moi, Luna. Elle tourne la poignée: fermée. Tu es là? Medhi? Toujours pas de réponse. Oh non....
Les larmes repointent le bout de leur nez mais elle les ravale aussitôt. Après tout, c'est bon signe: il doit être à l'abri quelque part. Il ne lui reste plus qu'à trouver un coin pour elle. Elle s'éloigne toute penaude. Un bruit. Elle se fige. C'est comme un meuble que l'on pousse. D'où...Medhi! Elle fait demi-tour et attend. Enfin une clé tourne dans la serrure et la porte s'ouvre.
_ Entre vite, chuchote son ami.
Il n'a pas besoin de lui dire deux fois, elle se faufile dans le studio et attend qu'il ait refermé derrière elle pour lui faire part de sa joie.
_ Oh Medhi, tu peux pas savoir comme... Mais il se recule lorsqu'elle veut le prendre dans ses bras. Medhi...?
_ Aide-moi à remettre le meuble.
_ D'accord...

Ce devait être le plus bel instant de la soirée, pourquoi est-il si froid? Ce n'est pas son genre. Une fois que tout est remis en place il va s'asseoir sur une chaise face à la porte. Les rideaux sont tirés et il n'a allumé que sa lampe de chevet qui n'éclaire pas grand chose.
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